L'Inde est connue et reconnue pour sa culture extrêmement riche et variée. Le Bharathanatyam est l'une des plus belles danses classiques de l'Inde. Elle est aussi la plus populaire. 

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Originaire de l'Etat de Tamil Nadu, cette danse est née il y a au moins 3000 ans sous la forme d'un art martial. Codifié en sanskrit dans le manuscrit du Natya Shastra, le Bharathanatyam deviendra par la suite une véritable danse pratiquée par les Devâdasi (littéralement "esclaves des Dieux") dans les cours royales. Sous le patronage des puissants, elle prend de l'ampleur et favorise l'émergence du statut de courtisane royale. Selon les croyances, le Bharathanatyam serait véritablement devenu une danse à la cour de la cité antique de Thanjavur. 

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La colonisation britannique menace d'éradiquer le Bharathanatyam mais aussi toutes les autres danses pratiquées par les courtisanes (Mohiniyattam, Kuchipudi, Odissi, Kathak...) en Inde car elles n'obéissent pas à l'idéal victorien de puritanisme. Abandonnées par les puissants n'ayant ni les moyens ni le courage de les soutenir, la plupart des courtisanes royales mourront dans la plus grande pauvreté. Alors que le Bharathanatyam est sur le point de disparaître, certaines courtisanes s’enfuiront à destination des comptoirs français afin de continuer à danser et à transmettre leur art devenu indésirable partout ailleurs dans les Indes Britanniques.

C'est dans ce contexte extrême que s'affronteront deux idées contradictoires à l'Indépendance en 1947:  

*Supprimer le système, autrefois légalisé, des courtisanes royales et donc effacer le Bharathanatyam et sa mémoire

* Faire renaître le Bharathanatyam de ses cendres mais en le rendant "pratiquable" par des jeunes filles de bonne famille et qui ne seraient pas des courtisanes mais tout simplement des artistes. 

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C'est la seconde idée qui sortira gagnante du débat. Portée par Rukmini Devi Arundale, fondatrice de l"institution Kalakshetra, et son mari Lord Arundale, la danse Bharathanatyam a retrouvé sa place dans la société indienne sous une forme plus décente. 

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Aujourd'hui le Bharathanatyam est pratiqué par des dizaines de millions d'indiens. Après un entraînement intensif et assidu, seule une minorité atteindra le diplôme final de l'arangetram. Et parmi cette minorité diplômée et capable d'enseigner, seuls quelques danseurs continueront de pratiquer. 

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Le Bharathanatyam, autrefois appelé Sathir, est une danse puissante qui porte en elle toutes les contradictions de son existence. Elle évoque la beauté et la grâce des danseuses mais aussi l'opulence et le pouvoir des puissants. Elle porte en elle la gloire de l'Inde védique et la noblesse des langues Sanskrite et du Tamoule. 

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